teogonías del XIX


Yo imploro tu piedad, Tú, la única que amo,
Desde el oscuro abismo que hundió a mi corazón.
Es un triste universo de horizonte plomizo
Donde en la noche nadan blasfemia y horror;
Un sol frío se cierne allí encima seis meses,
Y los otros seis meses noche cubre la tierra;
Es país más desnudo que la tierra polar;
– ¡Ni animales, ni arroyos, ni verdores, ni bosques!
Pues no hay en este mundo horror que sobrepase
A la fría crueldad de ese astro de hielo
Y a esa noche inmensa semejante al Caos viejo;
Celos me da la suerte del más vil animal
Que puede sumergirse en un dormir estúpido,
¡Mientras, lenta madeja, el tiempo se devana!

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
Traducción de Rodolfo Alonso

DE PROFUNDIS CLAMAVI

J’implore ta pitié, Toi, l’unique que j’aime,
Du fond du gouffre oscur où mon coeur est tombé.
C’est un univers morne à l’horizon plombé,
Où nagent dans la nuit l’horreur et le blasphème;
Un soleil sans chaleur plane au-dessus six mois,
Et les six autres mois la nuit couvre la terre;
C’est un pays plus nu que la terre polaire;
– Ni bêtes, ni ruisseaux, ni verdure, ni bois!
Or il n’est pas d’horreur au monde qui surpasse
La froide cruauté de ce soleil de glace
Et cette immense nuit semblable au viex Chaos;
Je jalouse le sort des plus vils animaux
Qui peuvent se plonger dans un sommeil stupide,
Tant l’écheveau du temps lentement se dévide!

1 comentario: